jeudi 12 juillet 2012

Quand je serai grande je saurai m'habiller - épisode 1

Depuis toute petite, mon rapport aux vêtements a toujours été un peu particulier.

Rapport au fait que ma mère a le look d'une Amy Winehouse avant-gardiste (puisque ça doit faire vingt ans qu'elle s'habille comme ça). Avant la grosse déglingue d'Amy hein. Ma mère est rock'n'roll mais son aura est plus proche d'un Back in Black que des vidéos de fin de carrière de la chanteuse.

Elle a longtemps joué à la poupée avec nous. Grimant mon frère en petit poulbot, et moi en un mélange entre l'Inde, le flamenco et le peuple tzigane, jouant de mes traits vaguement exotiques pour laisser parler son imagination.

A l'adolescence, et trèèèès doucement, j'ai pris de l'assurance et appris à dire MERDE à ses choix (qui étaient clairement une plaie pour me faire accepter en classe, à un âge où être un mouton est quasiment essentiel pour se faire des potes). Sans surprise, mes choix personnels se sont tournés vers la musique de 'rebelle' que j'écoutais : le rap et le rnb (faire entrer du Mariah Carey sous notre toit, croyez-le, était un acte de rébellion qui m'attirait les foudres, teintées de mépris, de la Reine Mère).

Je rêvais surtout de gros sweats à capuche, de baskets énormes et de baggys dans toutes les nuances de jean, mais je pressentais que ma mère m'aurait égorgée sur place. Du coup je me tournais vers des sources d'inspirations plus féminines, de la miss Mariah donc à Jennifer Lopez, en passant par toutes les nuances de ce que le bon goût de l'époque nous proposait. Pantalons archi taille basse, compensées et créoles XXL. j'ai même poussé le vice jusqu'à me bousiller le cuir chevelu avec des tresses collées, pas exactement adaptées à mes cheveux tout fins et fragiles.

Paye ton icône (en plus je n'ai jamais particulièrement aimé J-Lo...)

En grandissant mes sources d'inspirations se sont multipliées, d'Harajuku et de toutes ces japonaises hyper stylées à des références un peu nerd (rapport au fait que mon frangin est un accro aux jeux vidéos, et que je suis moi-même devenue libraire bd, spécialisée manga et cotoyant quotidiennement des accros aux comics), me sentant également proche des pin up rockabilly (d'ailleurs ma culture musicale s'est tout autant étoffée en grandissant, et Johnny Cash côtoie Aaliyah et Stomy Bugsy dans ma discothèque). Je me suis également mise à aimer la Mode avec un grand M, et à être sensibles aux vêtements traditionnels du monde entier.

Gwen Stefani et ses Harajuku Girls, tout ce que j'aime (encore aujourd'hui oui oui)


Bref, un genre de gloubi-boulga de références que je mixais, interchangeais. Chaque matin devant le miroir était un jeu, je sortais parée de mon armure. Personnage plus que personne.

C'est contradictoire n'est-ce pas ?

J'ai voulu me débarrasser des déguisements maternels, qui lui servaient à projeter en moi ce qu'elle voulait que je sois, et j'ai finit par me déguiser moi-même, pour brouiller les pistes et ne pas montrer qui je suis réellement.

Au fond de moi, une petite voix me disait, sereine, qu'en grandissant j'allais trouver MON style. Celui dans lequel je me sentirai bien, celui qui serait moi, celui qui me mettrais en valeur. mais les années passaient et il n'en était rien.

Et puis je viens d'enchainer 3 ans de non-style. rapport aux déformations corporelles grossesse-esques, et à un manque clair de temps et de motivation pour jouer les transformistes. En plus j'ai fait le yo-yo entre + 12 et -5 kilos par rapport à ce qui était mon poids de forme (oui mon corps perds plus de poids post accouchements qu'il n'en avait pris, à priori cela fait de moi une personne assez détestable, mais c'est un super pouvoir dont je me serais bien passée).

Je viens de vivre six mois assez durs, pour un petit tas de raisons imbriquées les unes dans les autres. A posteriori (enfin je fais ma maline mais je n'en suis pas encore totalement sortie, mais on est quand même en droit de penser que c'est sur la bonne voix), même si j'en ai vraiment chié, ça a aussi été bénéfique. Parce que ça m'a obligé par la force des choses à faire un travail sur moi, à me remettre en question, et à me trouver. A mieux connaitre ma valeur, et à mieux m'aimer.

Du coup je me dis que ce truc que mon moi ado pensait naïvement voir arriver tout seul, je peux et je dois le provoquer maintenant. En réflechissant à ce que je veux, ce qui me va, ce que je suis.

Et en fait c'est surtout pour ça que j'ai créé ce blog. ordonner par écrit cette recherche-là, voir si ça m'amène à quelque chose.

Alors ouais en fait ça c'était l'introduction du machin (je t'ai dit hein, que j'aimais blablater), et puis il y aura pleins d'autres choses ici (et des photos à moi aussi, mais en fait je m'approprie encore un peu les lieux, du coup ça va venir doucement cette histoire). Mais voilà, je vais parler des pistes des réflexions dont je m'entoure, de moi (le nombril, tout ça), de mes fringues, de mes inspirations. Etc etc. Voir si la fille de bientôt 26 ans que je suis pourrait enfin faire la paix avec son armoire, qui dégueule encore malgré beaucoup d'efforts de fringues que je ne mets jamais, et qui est presque totalement vide de fringues que j'aimerais vraiment...

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